Acrotère de toiture : définition et importance

L’acrotère de toiture est un élément de construction qu’il est possible de trouver sur les toits plats principalement. Il est indispensable pour la bonne étanchéité de sa dernière. Il est parfois possible de le trouver sous l’appellation de mur acrotère, de parapet ou encore de relevé d’étanchéité. 

Qu’est-ce qu’un acrotère ?

Schéma acrotère

Un acrotère est un petit muret présent sur les toits qui ont une pente faible, c’est-à-dire inférieure à 5 %, voire nulle. Ainsi, il prend souvent place sur les toitures terrasses et ce, qu’elles soient ou non accessibles et qu’elles soient ou non végétales. 

Ce mur est en réalité un prolongement de la façade de la maison ou de l’immeuble jusqu’à la toiture et plus précisément, jusqu’au dessus du niveau de la toiture. Pour faire simple, il se matérialise en réalité sous la forme d’un rebord de la toiture-terrasse.

C’est en fait un abus de langage lorsqu’on dit que l’acrotère est muret. En effet, ce dernier faisant partie intégrante de la façade puisqu’il la prolonge en partie haute, ce n’est pas un muret car il n’est pas dissocié de la structure porteuse. L’acrotère est construit en même temps que la façade et non pas après. De ce fait, il ne vient pas prendre appui sur la toiture plate. Un acrotère construit a postériori de la façade présentera, dans la plupart des cas, des infiltrations et une mauvaise étanchéité.

Un acrotère est généralement composé en béton mais il est possible de trouver des variantes en béton armé, en blocs à bancher ou encore en briques à bancher. Sa particularité est de ne pas présenter d’angle dans la construction afin de ne pas favoriser les infiltrations et éviter tout risque de mauvaise étanchéité.

Le rôle de l’acrotère

Le rôle majeur de l’acrotère est de préserver la toiture contre les éventuelles infiltrations pouvant provenir du toit-terrasse. Il permet aussi de limiter l’accumulation d’eau en favorisant l’évacuation des eaux pluviales ou encore les ponts thermiques. Le fait de disposer d’une parfaite étanchéité sur l’acrotère permet d’offrir une durée de vie plus importante au toit-terrasse et donc, à la construction dans sa globalité. L’acrotère offre donc une étanchéité verticale.

Ainsi, l’acrotère est aussi un élément de la construction qui a pour but d’améliorer l’isolation de la façade notamment.

Il dispose également d’un rôle de protection contre les chutes notamment, pour les toitures-terrasses accessibles. Toutefois, pour être parfaitement sécuritaire, il est recommandé de venir placer un garde-corps sur l’acrotère. Ce dernier devra par ailleurs répondre à des normes spécifiques en la matière pour assurer une sécurité optimale. 

Un acrotère de plus de 30 cm de haut permet de dissimuler d’éventuels éléments techniques. Ce peut notamment être le cas pour un immeuble qui dispose, sur son toit plat, d’équipements de ventilation par exemple. L’acrotère, s’il est suffisamment haut, permet alors de cacher ces éléments.

L’acrotère permet une finition parfaitement esthétique du bâtiment.

Pour terminer, cet élément représente un support idéal pour les échafaudages, afin de faciliter l’entretien du toit-terrasse, notamment lorsque cette dernière n’est pas accessible.

Les consoles d’acrotère viennent se fixer directement sur l’acrotère, ce qui évite de devoir installer un échafaudage au sol, notamment sur des bâtiments où ce n’est pas possible. Il s’agit en réalité d’un mécanisme permettant la suspension d’une plateforme aérienne. C’est un équipement fort utile pour l’entretien des façades, nettoyage des vitres, peinture, ravalement et autres. Notez que, dans ce cas, la hauteur minimale de l’acrotère devra être d’au moins 35 cm.

Les différents types d’acrotère

Il existe deux principaux types d’acrotère. Ces derniers se différencient par leur taille notamment.

Il existe donc l’acrotère bas dont la hauteur est inférieure à 30 cm et l’acrotère haut dont la taille dépasse les 30 cm.

Il faut souligner que la hauteur minimale pour un mur acrotère est de 15 cm.

Pour ce qui est de l’acrotère bas, il est particulièrement installé sur des toits non accessibles. A contrario, l’acrotère haut est plutôt mis en place sur toits-terrasses accessibles, complété par un garde-corps ou une balustrade dont la hauteur maximale est d’un mètre.

Les DTU liés aux acrotères de toiture

La construction d’un acrotère doit répondre à certaines exigences, notamment à celles inscrites dans les DTU, Documents Techniques Unifiés.

Dans un premier temps, il est indispensable que l’acrotère soit totalement solidaire de la façade. Il doit alors être édifié en même temps que la structure porteuse.

Ainsi, les DTU suivants se devront d’être respectés : 

DTU Intitulé du DTU
le DTU 20.12 gros oeuvre en maçonnerie des toitures destinées à recevoir un revêtement d’étanchéité
le DTU 43.1 étanchéité des toitures-terrasses et toitures inclinées avec éléments porteurs en maçonnerie en climat de plaine
le DTU 43.3 mise en oeuvre des toitures en tôles d’acier nervurées avec revêtement d’étanchéité
le DTU 43.4 toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité
le DTU 43.5  réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinées

Construction de l’acrotère : ce qu’il faut savoir

Pour l’édification d’un mur d’acrotère, voici quelques préconisations à prendre en considération : 

  • opter pour un matériau de construction résistant au phénomène de carbonatation
  • choisir des matériaux (de fabrication et d’étanchéité) conformes aux normes en vigueur mais aussi résistants au phénomène de traction
  • mettre en place une isolation efficace offrant une parfaite résistance aux chocs thermiques
  • être doté d’un équipement de protection sur le dessus de l’acrotère pour favoriser l’évacuation des eaux de pluie notamment et ainsi limiter leur stagnation, pouvant entraîner des infiltrations dans la structure
  • avoir une hauteur suffisante qui peut varier selon le type de toit plat, son accessibilité ou non, le système d’étanchéité mis en place ou encore l’épaisseur de l’isolation choisie
  • présenter des joints de fractionnement 

Quelles solutions pour l’étanchéité d’un acrotère ?

Afin de pouvoir étanchéifier un acrotère, il existe plusieurs techniques. Il est possible d’en recenser 2 principales, à savoir : 

  • la bande de solin : que ce soit en aluminium, en zinc, en plomb ou encore en ciment, il s’agit d’un élément qui permet d’étanchéifier les raccordements qui se trouvent au niveau de l’acrotère et de la couverture.
  • la couvertine : il s’agit d’une protection qui est installée au-dessus de l’acrotère. Généralement, c’est un élément constitué en aluminium. Toutefois, il existe aussi des couvertines en acier ou bien en alliage inaltérable. Elle se matérialise sous la forme d’un profilé en U qui vient se placer sur le dessus de l’acrotère. Sa fixation peut se faire par collage ou bien à l’aide pattes de fixation en acier galvanisé le plus souvent.

Prix de construction d’un acrotère

La construction d’un acrotère a un coût. Pour ce qui est de la mise en œuvre du mur en lui-même, il faut compter entre 50 et 75 € par mètre linéaire.

En sus de ce coût, il faudra ajouter le tarif pour la mise en place d’une étanchéité de l’acrotère.

Voici quelques prix pour protéger un acrotère : 

Type d’étanchéité Prix par mètre linéaire
couvertine en acier galvanisé 15 à 25 €
couvertine en alu 20 €
couvertine d’angle 60 €
bande de solin 10 à 50 €
bande de rive 5 à 20 €

Questions fréquentes sur l’acrotère de toiture

  1. Existe-t-il des contraintes à prendre en considération lors de la construction d’un acrotère de toiture ?
    Effectivement, pour toute édification d’acrotère, il est impératif de prendre quelques paramètres en considération. Ainsi, pour la construction d’un acrotère parfaitement dimensionné, le poids de l’acrotère, la surcharge pouvant avoir lieu à cause des eaux pluviales ou encore de la neige mais aussi le vent et les forces sismiques doivent être étudiés.
  2. Les joints de fractionnement sont-ils obligatoires ? Si oui, dans quels cas ?
    La dilatation des acrotères peut entraîner l’apparition de fissures au niveau de la jonction du muret. Ainsi, mettre en place des joints de fractionnement permet d’éviter ce type de problématique. Ainsi, selon le DTU 20.12, il faudra appliquer des joints de fractionnement tous les 12 m si la construction se trouve dans un secteur humide ou bien tous les 8 m si elle se trouve dans une zone sèche.

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