L’ardoise est un matériau qui peut être utilisé pour le revêtement d’une toiture. C’est un matériau particulièrement esthétique qui dispose de caractéristiques techniques intéressantes et qui, de plus, est écologique et durable. En revanche, côté tarif, la pose d’une toiture en ardoises peut s’avérer plus coûteuse que si votre choix se porte sur de la tuile par exemple.
Prix d’une toiture selon le type d’ardoises
Un des principaux éléments qui peut impacter de façon considérable le prix d’une toiture en ardoises est la nature en elle-même de l’ardoise utilisée.
Nature de l’ardoise | Prix au m² en fourniture et pose |
ardoise synthétique | 50 à 90 € |
ardoise naturelle | 100 à 140 € |
ardoise de type lauze | 60 à 90 € |
ardoise solaire thermique | 850 € |
ardoise photovoltaïque | 750 € (hors pose) |
De quoi dépend le prix d’une toiture en ardoises ?
Il est important de souligner que le prix d’une toiture en ardoises est lié à de nombreux facteurs qui influencent alors la note finale. Parmi ces paramètres, il est possible de citer :
- la nature de l’ardoise
- la qualité du matériau utilisé
- le toit : pente, superficie, hauteur, accès au chantier
- la technique de pose
- la forme, coloris, dimensions de l’ardoise
- les matériaux utilisés pour le faîtage ou les éléments de zinguerie
- le choix du couvreur
Les différents types d’ardoises
Les ardoises peuvent se décliner en différents modèles. En effet, sur le marché, les plus courantes sont les ardoises naturelles et synthétiques mais il est aussi possible de trouver des versions plus spécifiques comme la lauze, l’ardoise solaire thermique ou encore l’ardoise photovoltaïque. |
Il faut préciser que l’ardoise est en réalité une roche issue de gisements de schiste. Ainsi, chaque gisement dispose de ses propres caractéristiques, ce qui donne un aspect différent aux ardoises.
L’ardoise naturelle
Il s’agit d’une ardoise qui est directement issue de roche sédimentaire, à savoir le schiste. C’est le matériau de fabrication ancestral. La roche extraite des carrières est alors fendue pour se matérialiser sous la forme de plaques qui sont ensuite taillées selon différentes dimensions.
L’ardoise naturelle est extrêmement résistante et ne présente aucun traitement spécifique pour renforcer ses performances, mais elle est lourde et chère, veillez à vérifier la capacité de votre charpente à porter un poids important.
L’ardoise synthétique
Aussi appelée ardoise artificielle ou encore ardoise fibrociment, elle ressemble fortement à la version naturelle même si l’esthétique est moins authentique. De plus, elle est quant à elle créée à base de ciment, de fibres organiques ainsi que d’additifs minéraux. Afin d’obtenir la même robustesse que l’ardoise naturelle, il est impératif de lui appliquer un traitement spécifique. Niveau isolation, les performances sont identiques.
De plus, le modèle synthétique se décline en divers coloris et le poids est moins important, ce qui facilite alors la pose et nécessite une charpente moins solide que pour la version naturelle.
Le coût est moins élevé mais la durée de vie l’est également.
La lauze
La lauze fait partie de la famille des ardoises. Il s’agit d’une version plus spécifique et présente dans certaines zones géographiques uniquement. Issue du schiste également, la lauze est composée de moins de feuillages et dispose d’une épaisseur importante, généralement comprise entre 20 et 40 mm. Généralement, la lauze est taillée en forme d’écailles. Elle offre une esthétique authentique, des performances isolantes très bonnes et une solidité à toute épreuve.
Il faut toutefois souligner qu’il s’agit d’un matériau particulièrement lourd, complexe à mettre en place et relativement coûteux.
L’ardoise solaire thermique
Il s’agit d’une déclinaison possible de l’ardoise. Généralement, elles ne recouvrent pas une toiture complète mais seulement quelques mètres carrés. Elles s’intègrent parfaitement avec des ardoises naturelles.
Cet élément offre la possibilité, non pas de produire de l’électricité, mais de l’eau chaude sanitaire ou bien du chauffage. Il lui est également permis d’assurer la chauffe de l’eau d’une piscine.
Ceci est rendu possible grâce à la présence d’un système de tuyaux sous les ardoises. Le soleil chauffe donc la couverture. La roche emmagasine la chaleur. Un mélange liquide d’eau et de propylène glycol parcourt les canaux sous les ardoises. Les calories alors captées sont transmises dans ce fluide.
Ce type d’ardoise se matérialise en réalité sous la forme d’un panneau d’environ 1.3 à 1.5 m² pour un poids d’une vingtaine de kilos.
L’ardoise photovoltaïque
Il s’agit d’une solution qui est encore très peu connue et très peu commercialisée. Le fonctionnement est similaire à celui d’un panneau photovoltaïque, à savoir produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire captée.
En revanche, à l’inverse du panneau, l’ardoise photovoltaïque est plus discrète et donc plus esthétique. Faisant seulement 5 mm d’épaisseur, elle entre parfaitement dans la composition d’une toiture en ardoise classique. En effet, ce type d’ardoise n’est pas utilisé pour recouvrir une toiture complète mais seulement quelques mètres carrés.
Les caractéristiques des ardoises
Les variétés d’ardoises sont nombreuses, ce qui permet de s’adapter à de multiples styles architecturaux ou parfois à se conformer aux traditions régionales, voire aux obligations en matière d’urbanisme. |
Ainsi, les ardoises peuvent se différencier selon différents critères comme leur forme, leur teinte, leurs dimensions voire leur méthode de taille. Voici quelques informations à ce sujet.
Les formes des ardoises
Concernant la forme, les ardoises se déclinent en plusieurs modèles. Il est alors possible d’opter pour une ardoise :
- carrée,
- rectangulaire,
- losangée,
- ronde, aussi appelée en écaille
- l’ogive
Le coloris
De la même façon que la forme, les teintes sont également variées. La couleur la plus courante reste bien entendu le noir et toutes les nuances de gris mais il est aussi possible de choisir une ardoise :
- bleue
- verte
- orangée
- rouge
- violette
Les dimensions
Côté taille, là encore le choix est vaste. Parmi les nombreuses dimensions, voici celles qui vous sont possibles :
- 22 * 16
- 22 * 32
- 24 * 40
- 25 * 18
- 27 * 16
- 27 * 18
- 30 * 16
- 30 * 20
- 30 * 22
- 30 * 30
- 30 * 60
- 32 * 22
- 33 * 33
- 35 * 22
- 35 * 25
- 35 * 35
- 40 * 22
- 40 *40
Pour ce qui est de l’épaisseur d’une ardoise, elle peut varier entre 3.8 et 9 mm pour les constructions anciennes et entre 2.6 et 3.5 mm pour les constructions plus récentes.
Le type de taille
Les ardoises peuvent être taillées selon deux différentes techniques, à savoir :
- la taille mécanique : dans ce cas, le processus est industriel, la découpe se fait alors à l’aide de machine mécanisée
- la taille manuelle : historiquement, les ardoises sont taillées à la main par des artisans, à l’aide d’outils non mécanisés
Avantages et inconvénients des ardoises
Nombreux sont les points forts de l’ardoise. Nous avons dressé une liste non exhaustive de ces atouts. Parmi les plus importants, voici ceux qu’il est possible de citer :
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Il est aussi important de souligner les aspects négatifs de l’ardoise, qu’elle soit synthétique comme naturelle.
En effet, même si l’ardoise synthétique est plus accessible de l’ardoise naturelle, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un matériau de couverture assez onéreux en comparaison aux autres types de couverture possibles.
Pour ce qui est de la pose, elle est relativement complexe et nécessite obligatoirement de faire appel à un artisan couvreur. Il faut aussi savoir que l’ardoise n’est pas compatible avec les toitures plates comme arrondies. Le support sur lequel repose l’ardoise se doit d’être suffisamment solide car c’est un matériau assez lourd. |
Quel support pour la pose d’ardoises ?
Pour ce qui est de la mise en place d’une couverture en ardoises, il faut savoir qu’elle peut se faire sur différents supports.
En effet, elles peuvent reposer sur des voliges. Il s’agit de pièces de bois (en sapin, peuplier, douglas, mélèze…) qui sont fixées à l’aide de vis ou de clous directement dans les chevrons. Côté épaisseur, il faut compter entre 12 et 34 mm et entre 10 et 30 cm pour ce qui est de la largeur. Une toiture avec voligeage est plus robuste et isolante mais la pose est plus chronophage, le support est plus lourd et le coût de main d’œuvre est également plus élevé que la seconde option.
Il est aussi possible d’envisager une pose sur liteaux. Ce sont en réalité des lattes de bois qui sont installées sur les chevrons, de manière perpendiculaire à la pente du toit. L’épaisseur des liteaux est comprise entre 18 et 30 mm tandis que leur largeur varie entre 35 et 40 mm.
La fixation des ardoises
Pour ce qui est de la fixation des ardoises en elles-mêmes, il faut savoir qu’il est possible de le faire selon deux méthodes, à savoir :
Type de fixation | Description | Support |
pose au crochet | Les crochets existent en cuivre, en inox ou encore en acier galvanisé. Il est possible de les trouver en différentes tailles allant de 7 à 16 mm. | Les crochets à pointes, qu’ils soient simples ou doubles, se fixent sur les voliges.
Les crochets agrafes se posent quant à eux sur des liteaux. |
pose au clou | Il s’agit du type de fixation ancestral. Les clous utilisés peuvent être en acier inoxydable, en fer ou encore en cuivre.
Il est possible d’utiliser un seul clou par ardoise ou bien deux. |
La pose est généralement effectuée sur des voliges. |
Les techniques de pose d’ardoises
Selon l’esthétique recherchée, le type de toit, la nature de l’ardoise ou encore les contraintes météorologiques ou autres, il est possible d’opter pour un type de pose plutôt qu’un autre.
Voici un descriptif des techniques de pose d’ardoises possibles :
- la pose en losange : les ardoises naturelles ou artificielles sont posées de manière losangée, au clou ou au crochet. Ainsi, les ardoises sont mises en place de manière décalée, c’est-à-dire en quinconce et en chevauchant le rang du dessous.
- la pose à pureau entier : aussi appelée pose à recouvrement, dans ce type de pose, une ardoise se compose de 3 parties, à savoir :
- le pureau apparent : il s’agit de la partie visible
- le faux-pureau : il s’agit d’une partie invisible qui se trouve sous l’ardoise du rang présent au-dessus
- le recouvrement : c’est la partie couverte qui est placée sous l’épaisseur des deux rangs du dessus
Cette technique consiste à décaler le rang supérieur par rapport au rang du dessous, d’une demie largeur d’ardoise.
- la pose à pureau développé : dans ce cas de figure, le pureau représente les ⅔ de l’ardoise. De plus, chaque rangée d’ardoises est constituée de 2 rangs d’ardoises superposées. Comme dans la méthode précédente, chaque rang supérieur est décalé d’une demie largeur d’ardoise.
- la pose à claire-voie ordinaire : un espace est laissé entre chaque ardoise d’une même rangée. Cet espace correspond en général au tiers de la largeur d’une ardoise. Pour ce qui est du reste, la pose est similaire à celle à pureau entier.
- la pose à claire-voie développée : le processus est similaire à celui du pureau développé. Dans cette configuration, la taille du pureau représente le double de celui présent dans la version ordinaire.
- la pose brouillée : il est ici question d’une pose irrégulière, mélangeant des ardoises avec des largeurs différentes
La qualité des ardoises : ce qu’il faut savoir
Comme pour tout matériau, la qualité des ardoises est un élément important car il en va de la solidité et de la pérennité de la couverture. Ainsi, il existe des ardoises de plus ou moins bonne qualité.
Pour être certain que la résistance soit au rendez-vous, le mieux reste d’opter pour un matériau certifié CE. Ce marquage répond en réalité à la norme EN 12326 concernant les ardoises et pierres pour toiture.
Il faut aussi souligner, que pour des ardoises avec une qualité encore meilleure, il est possible de choisir un matériau disposant du label NF 228 ardoises. |
Pour élaborer ces normes et définir le niveau de qualité, plusieurs critères sont utilisés comme :
Critères | Descriptif | |
taux d’absorption de l’eau : permet de connaître les performances en termes d’étanchéité. Il se mesure en pourcentage. Plus le taux est faible, meilleures sont les qualités. | A1 | taux inférieur à 0.6 % |
A2 | taux supérieur à 0.6 % | |
label NF | taux inférieur à 0.4 % | |
réactivité aux chocs thermiques | T1 | esthétique intacte, aucune tache de rouille n’est tolérée, oxydation des particules métalliques possible |
T2 | oxydation et changement d’aspect possibles | |
T3 | présence de trous liés à l’oxydation plausible | |
réaction au dioxyde de soufre : il s’agit d’une réaction notamment liée au phénomène de pollution qui peut engendrer un ramollissement de l’ardoise. | S1 | esthétique intacte, aucun ramollissement (grade pour le label NF) |
S2 | possible ramollissement, nécessité que l’ardoise soit 5 % plus épaisse pour contrer ce phénomène | |
S3 | ramollissement constaté, une épaisseur d’ardoise de plus de 8 mm est recommandée | |
la planéité de l’ardoise : le matériau doit répondre à une tolérance exprimée en pourcentage pour être conforme aux normes EN et NF | lisse | 1 % maximum |
très lisse | 0.9 % maximum | |
normale | tolérance de 1.5 % | |
texturée | 2 % maximum | |
rugueuse | 1.5 % maximum | |
coffine | ardoises présentant un aspect bombé |
Quel entretien réaliser sur une toiture en ardoises ?
Pour ce qui est de l’entretien d’une couverture en ardoises, il faut savoir qu’il est peu contraignant. En effet, l’ardoise en tant que telle ne nécessite pas d’entretien régulier.
En revanche, il est impératif de procéder au remplacement des ardoises cassées afin de conserver les propriétés isolantes et d’étanchéité de la couverture.
Pour ce qui est de la présence de mousses, il est possible de les éliminer à l’aide d’une brosse dure et d’eau claire.
Un traitement anti-mousse peut être appliqué tous les 2 ans selon l’état de la toiture. Cela se fait à l’aide d’un pulvérisateur. Certains produits s’appliquent à sec tandis que d’autres nécessitent un rinçage.
Il est conseillé de faire intervenir un couvreur tous les 5 ou 10 ans en fonction de l’état afin de procéder à un contrôle.
Questions fréquentes sur la toiture en ardoise
- Existe-t-il des facteurs pouvant impacter la durée de vie d’une toiture en ardoises ?
En effet, que la toiture soit en ardoises naturelles ou bien artificielles, il faut savoir que certains paramètres peuvent influer sur la durabilité de la couverture. Parmi ces critères, il est notamment possible de citer la pente. En effet, plus elle sera faible, plus la dégradation du matériau sera rapide. Il faut aussi souligner l’exposition aux intempéries. Il est vrai qu’une toiture particulièrement exposée au soleil, au vent ou encore à la neige pourra présenter des signes d’usure prématurée. Enfin, l’absence d’entretien d’une toiture engendre une diminution de la longévité de la couverture. - Des aides sont-elles disponibles pour la pose d’une toiture en ardoises ?
Il est vrai qu’il est possible de se voir octroyer des subventions pour ce type de travaux. Il faut notamment savoir que les régions où l’ardoise fait partie du patrimoine, des aides régionales peuvent être versées. Ce peut notamment être le cas en Normandie, en Savoie ou encore en Bretagne par exemple. - La pose d’une toiture en ardoises est-elle longue ?
La mise en place d’une couverture en ardoises est relativement longue et complexe. Le temps de pose varie en fonction du type d’ardoise, de la forme, du poids, du type de fixation ou encore de la technique de pose.
Globalement, il faut compter entre une demie heure et 2h pour mettre en place un mètre carré d’ardoises.
Pour la lauze, la pose est spécifique et très complexe. Il est estimé qu’un mètre carré par jour est posé. - Quel est le nombre d’ardoises au mètre carré ?
Cela dépend de plusieurs critères et notamment des dimensions de l’ardoise et du type de pose réalisé car le recouvrement minimal n’est pas le même. De manière générale, il est possible de dire que pour des petites ardoises, il faudra environ 50 ardoises par ² contre une trentaine pour des formats plus grands.