La toiture, bien plus qu’un simple élément de protection contre les intempéries, constitue le couronnement architectural d’une maison. Au cœur de cet ouvrage se trouve la pente de toit. Le toit en pente est le plus couramment installé en France. C’est la pente de toit qui assure l’évacuation efficace et naturelle des eaux de pluie, prévenant ainsi les infiltrations et préservant l’intégrité structurelle de l’ensemble. Il est donc primordial de tout connaître sur cet aspect technique de la toiture.
L’importance des la pente de toit
La toiture d’une habitation n’est pas simplement une coiffe esthétique. Elle représente plutôt la première ligne de défense contre les caprices du temps. La pente de toit est un élément indispensable à calculer lors de la conception de la toiture. Elle est le garant silencieux de la performance optimale de toute toiture, et son rôle dans l’évacuation des eaux de pluie est essentiel à la préservation de l’intégrité structurelle et de la durabilité de l’ensemble du bâtiment.
Lorsque la pente est correctement définie, elle permet un écoulement contrôlé des précipitations vers les gouttières, évitant ainsi les accumulations stagnantes. Ces eaux de pluie, dirigées vers les points d’évacuation, sont canalisées hors de la toiture, empêchant ainsi les infiltrations, les fuites et les dégradations prématurées. En d’autres termes, la pente de toit n’est pas simplement une inclinaison esthétique ; c’est le gardien vigilant qui assure que chaque goutte d’eau soit guidée loin des zones vulnérables de la structure.
Conséquences d’une pente inadéquate
À l’inverse, une pente de toit inappropriée peut se révéler être un allié néfaste. Une pente insuffisante peut entraîner des stagnations d’eau, exposant la toiture à un risque accru d’infiltration, voire à un poids trop élevé en cas de neige. Ce risque présente un danger pour la structure de la charpente. Constituée le plus souvent de bois, elle craint l’humidité. Il est important de rappeler qu’une charpente en bois exposée à l’eau fera face au phénomène de gonflement du bois qui peut faire bouger l’ensemble de la structure et créer d’autres défauts d’étanchéité. C’est un cercle vicieux à éviter à tout prix.
Une humidité excessive sur le bois entraîne aussi le développement de champignons et de moisissures qui rongent le bois le rendant fragile et est donc un danger structurel.
D’autre part, une pente excessive peut non seulement compromettre l’efficacité de l’écoulement, mais également influer négativement sur l’esthétique générale de la structure.
Avantages et inconvénients d’un toit en pente
Opter pour une toiture en pente offre une série d’avantages indéniables.
Avantages | Inconvénients |
|
|
Degré ou pourcentage : savoir exprimer la pente de toit
La manière dont nous exprimons la pente d’un toit peut prendre deux formes principales :
|
La pente en degrés est la méthode la plus familière, où l’inclinaison est mesurée en fonction de l’angle formé par la ligne horizontale du toit. Un exemple concret serait une pente de toit de 30 degrés, ce qui signifie que, pour chaque segment horizontal de la toiture, la hauteur augmente de 30 unités.
La pente en pourcentage offre une perspective différente, exprimant la hauteur relative en pourcentage sur une distance horizontale. Une pente de 10 % indique que la hauteur augmente de 10 % sur chaque unité horizontale. Le choix entre degré et pourcentage dépend souvent des conventions locales et des préférences des professionnels de la construction.
Il faut savoir qu’il est possible de convertir les degrés en pourcentage selon le tableau suivant :
Inclinaison de la pente en degrés | Inclinaison de la pente en pourcentage |
45 ° | 100 % |
40 ° | 83 % |
35 ° | 70 % |
30 ° | 57 % |
25 ° | 46 % |
20 ° | 36 % |
10 ° | 17 % |
Maîtriser ces deux méthodes est essentiel pour assurer une communication claire et précise lors de la planification et de la construction des toitures.
Les différents types de toitures en pente
Toiture monopente
Les toitures monopentes sont les versions les plus simples. Caractérisées par une seule inclinaison, ces toits sont idéaux pour les structures modernes. Leur design épuré les rend particulièrement adaptés aux maisons contemporaines et aux bâtiments industriels. Ils offrent une solution esthétique et fonctionnelle, dirigeant efficacement les eaux de pluie vers un seul point d’évacuation.
Il est possible de retrouver les toits monopente dans les régions montagneuses pour éviter à la neige de s’accumuler.
Toits à deux pans
Les toits à deux pans offrent une polyvalence remarquable, s’adaptant à différents styles architecturaux. C’est d’ailleurs la raison de la très grande présence de ce type de toits sur les maisons d’habitation.
Les versions simples sont épurées et classiques, tandis que celles avec croupe ajoutent une touche élégante aux bâtisses les plus imposantes avec une rupture de la pente au niveau des pignons. Elles sont également appelées queues de geai.
Les toits à deux versants avec une ligne de bris offrent une esthétique dynamique en introduisant un changement brusque d’inclinaison aux dernier tiers de la toiture avant la ligne de zinguerie. Ce type de toit donne une allure de “grange” à la toiture.
Enfin, on peut aussi retrouver le toit à deux pentes avec une ligne de coyau qui apportent une élégance traditionnelle au bâtiment. Cette forme de toiture assure une avancée au niveau des dessous de toits protégeant ainsi la façade.
Toits à quatre pans
Caractéristiques des années 60-70, les toits à quatre pans sont devenus moins courants de nos jours bien qu’il soit possible d’apercevoir un regain d’intérêt pour ce type de toits sur les constructions pavillonnaires modernes.
Leur design en forme de pyramide donne une impression de solidité et de stabilité. Le travail de faîtage est plus conséquent en raison des quatre arêtes créées.
Toits multipans
La catégorie des toits multipans offre une variété infinie de possibilités, allant de configurations complexes à des designs plus simples. Ces toitures peuvent incorporer des éléments architecturaux audacieux, tels que des tourelles ou des formes géométriques distinctives. Adaptées aux maisons d’architecte, elles permettent une expression créative sans limites, donnant vie à des visions architecturales uniques.
Prix de la toiture selon le type de toit
Vous vous demandez combien peut vous coûter votre projet de toiture selon le type de toit choisi ? Voici quelques tarifs indicatifs. Bien sûr, ils ne remplacent pas les tarifs d’un devis réalisé auprès d’un artisan qui pourra l’évaluer en détail selon vos besoins.
Nature de la toiture | Prix de la toiture au m² (fourniture et pose) |
toiture plate | 100 à 180 € |
toiture monopente | 100 à 155 € |
toiture 2 pans | 120 à 250 € |
toiture 4 pans | 150 à 300 € |
toiture multipans | à partir de 200 € |
Les normes qui encadrent les pentes de toit
Dans le domaine complexe de la construction, des normes garantissent la qualité et la sécurité des ouvrages. Les pentes de toit ne font pas exception. Trois normes particulièrement significatives dans ce contexte sont le DTU 40.5, le DTU 60.11 et la NF P 36 201, chacun apportant des directives spécifiques pour les travaux de couverture et de charpente.
Le DTU, Document Technique Unifié décrit notamment les règles qui concernent la pente minimum d’une toiture selon les matériaux employés mais aussi la région afin de bien gérer les évacuations des eaux pluviales.
Chaque DTU est à suivre à la lettre pour permettre un confort d’usage mais aussi une durabilité optimale de la toiture. Les DTU viennent en complément du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Le PLU est une réglementation locale. Il est disponible en mairie. Ce document prend en compte les conditions météorologiques d’une part mais aussi le style architectural du lieu où se trouve le bâtiment. Certaines communes, afin de maintenir une harmonie visuelle, imposent des règles strictes en matière de construction, le toit en faisant partie.
Concernant les normes en tant que telles, on retrouve donc :
- Le DTU 40.5 qui vise la mise en œuvre de gouttières et de chéneaux métalliques ainsi que les tuyaux de descente extérieure. Il concerne donc la mise en œuvre de l’évacuation des eaux de pluie.
- Le DTU 60.11 concerne les dimensions des canalisations nécessaires au drainage des eaux pluviales.
- Le norme française NF P 36 201 est basée sur la répartition des descentes d’eau verticales.
Le calcul de la pente en fonction de la zone géographique et de l’exposition
La toiture est une barrière de protection contre les intempéries. De ce fait, les intempéries n’étant pas les mêmes dans toutes les régions, il est important de choisir sa toiture en fonction de la zone géographique de votre lieu d’habitation.
Le territoire français est divisé en trois zones climatiques chacune étant elle-même divisée en trois sous-catégories nommées situations géographiques.
Concernant les zones climatiques, on retrouve :
- Zone 1 : l’arrière pays avec une distance supérieure à 40 km de la côte et moins de 200 m au-dessus du niveau de la mer.
- Zone 2 : situation géographique comprise entre 20 et 40 km de la côte et/ou située à un niveau de la mer supérieur à 200 m et inférieur à 500 m.
- Zone 3 : les régions à moins de 20 km et à plus de 500 m au-dessus du niveau de la mer.
Concernant les situations géographiques, on notera :
- La situation protégée pour les habitations protégées du vent (entourées de collines).
- La situation normale pour les habitations situées sur une plaine ou un plateau avec éventuellement de faibles dénivellations.
- La situation exposée pour les logements exposés directement au vent. Ce sont les bâtiments situés en première ligne lors des intempéries comme sur les zones côtières, les falaises ou les vallées étroites créant des courants d’air.
Les pentes minimales selon les zones
Maintenant que vous pouvez distinguer votre zone climatique et votre situation géographique, il vous est possible de connaître la pente minimale requise à votre toiture afin que cette dernière soit parfaitement résistante aux aléas climatiques comme les tempêtes notamment :
Zone climatique 1 | Zone climatique 2 | Zone climatique 3 | |
Situation protégée | 24 % | 27 % | 30 % |
Situation normale | 27 % | 30 % | 33 % |
Situation exposée | 30 % | 33 % | 35 % |
Calcul de la pente
Il se peut que vous soyez amené à calculer la pente de votre toiture, dans le cadre d’une rénovation par exemple.
Pour ce faire, deux méthodes peuvent être utilisées :
- Le calcul depuis les combles en utilisant un niveau d’un mètre placé horizontalement contre un chevron depuis l’une de ses extrémités. La distance qui sépare l’autre extrémité du chevron en centimètres est la pente de la toiture en pourcentage.
- La version mathématique peut se décliner en deux formules selon que l’on souhaite obtenir le résultat en degré ou bien en pourcentage. Voici donc les calculs qu’il est possible de poser :
|
Pour le calcul de la pente en degré, il est aussi possible d’appliquer une autre formule mais cela implique de connaître la pente en pourcentage.
Si vous disposez de cette information, voici la formule :
- Pente en degré = Arc tangente (valeur de la pente en pourcentage)
La pente en fonction des matériaux de couverture
En fonction du matériau qui est utilisé pour la couverture, il faut savoir qu’une pente minimale et/ou maximale y est associée. Le tableau qui suit expose donc le pourcentage de pente à respecter selon le matériau de la toiture.
Type de revêtement | Pente | |
tuile | canal | 36 % maximum |
romane | minimum 42 % | |
plate | 31 à 70 % | |
mécanique | 46 % | |
ardoise | minimum 26 % | |
bac acier | minimum 5 % | |
chaume | 35 à 45 % | |
zinc | 5 à 20 % | |
béton | 40 % maximum | |
shingle | minimum 20 % |
La pente adaptée aux panneaux solaires
Afin de tirer profit au maximum de l’énergie produite par le rayonnement du soleil, il convient de poser les panneaux photovoltaïques sur une pente adaptée et orientée correctement.
En cas de souhait d’une telle installation, il peut être intéressant de travailler sur ce point avec l’architecte ou le maître d’œuvre. Dans tous les cas, l’inclinaison de toiture la plus adaptée à la pose de panneaux photovoltaïque est de 30° soit 57 %.
Questions fréquentes sur les pentes de toiture
- Le toit terrasse a-t-il besoin d’une pente ?
Il est vrai que tous les types de toiture, mêmes les toits plats ont besoin d’une pente minimale pour permettre une bonne évacuation des eaux pluviales. Il est donc préconisé d’observer une pente minimale comprise entre 1 et 3 %. En revanche, la pente maximale pour ce type de toit ne devra pas excéder les 5 %. - Est-ce obligatoire de calculer la pente d’une toiture ?
Le calcul de la pente d’un toit est une étape à ne pas négliger. Il est indispensable pour obtenir une toiture parfaitement résistante, notamment face aux aléas climatiques et aux conditions météorologiques. De plus, l’isolation est alors fortement améliorée, de même que l’étanchéité de la couverture. - Comment déterminer la pente d’une toiture ?
Pour déterminer au mieux la pente de la toiture, il est nécessaire de prendre certains paramètres en considération. Il est alors important de ne pas négliger la zone géographique car elle permet de définir si le toit doit être plus ou moins pentu pour répondre aux conditions météorologiques. Le PLU et autres réglementations d’urbanisme et d’architecture doivent être respectés. Le type de charpente ou encore les matériaux sont aussi des critères entrant en ligne de compte pour savoir quelle pente donner à la toiture. - Par quelles étapes de construction faut-il passer pour obtenir une toiture en pente ?
Dans un premier temps, il est nécessaire de réaliser une phase de préparation avant de se lancer dans la construction de la toiture à proprement parler. Cette étape consiste alors à effectuer une étude technique, les plans d’architecte et enfin les démarches administratives (vérification des normes PLU, dépôts de déclaration préalable de travaux).
Une fois cette étape terminée, il sera possible de passer à la sécurisation du chantier ainsi qu’à la pose de l’échafaudage si besoin. La construction peut alors débuter. La charpente sera installée dans le respect de la pente déterminée au moment de l’étude. C’est à ce moment qu’il faudra procéder à la mise en place des fenêtres de toit si tel est le cas. La couverture peut ensuite être installée. Enfin, les éléments de finition seront mis en place (zinguerie, gouttières…).