Le toit végétal porte différentes appellations. Ainsi, il est possible de le retrouver sous la forme de toiture végétalisée, toiture végétale, écotoit ou encore toiture verte. Il s’agit en réalité d’un type de couverture totalement respectueux de l’environnement. A l’heure où l’écologie est au cœur de toutes les préoccupations, le toit végétal s’inscrit parfaitement dans une démarche écoresponsable et permet de réduire l’empreinte carbone du logement.
Toit végétal : description
Comme le laisse sous-entendre son nom, le toit végétal est un type de couverture qui se compose exclusivement de végétaux. C’est un type de revêtement particulièrement courant et apprécié dans les pays nordiques. Il a toute sa place aussi bien en zone urbaine que rurale.
Ce type de toiture est parfaitement compatible avec des toits dont la pente est comprise entre 1 et 45 °. Ainsi, une toiture plate peut être recouverte de végétaux, de même qu’une toiture fortement pentue.
Toutefois, dans ce dernier cas, notamment lorsque la pente est supérieure à 35 °, il faudra veiller à mettre en place un système qui permet de retenir la couche de végétaux. Pour ce qui est du toit plat, c’est un dispositif de drainage efficace devra prendre place.
Le toit végétal est parfaitement écologique mais aussi esthétique. En outre, il permet une diminution de la pollution et offre un accroissement de la biodiversité, en créant un véritable écosystème à lui seul.
Prix d’un toit végétal
La mise en place d’une toiture composée de végétaux est relativement coûteuse. Il faut souligner que ce prix est en lien direct avec certains paramètres qui peuvent impacter de façon plus ou moins significative la note finale.
Voici les tarifs de réalisation d’une toiture végétalisée :
Nature de la toiture végétale | Prix en fournitures et pose |
toit végétal extensif | 50 à 100 € le m² |
toit végétal intensif | plus de 200 € le m² |
toit végétal semi-intensif | entre 100 et 200 € le m² |
Certaines villes ou zones géographiques débloquent des aides pour la mise en place d’une toiture végétalisée.
Le prix varie en fonction de critères tel :
- la superficie du toit à couvrir
- la pente
- la hauteur du toit
- les conditions d’accessibilité au chantier
- le type de plantes et végétaux à mettre en place
- le type de substrat
- le choix de l’étanchéité
- la présence d’un système d’irrigation
- le professionnel choisi
Les types de toitures végétales
Le toit végétal se décline en 3 principales versions que sont la toiture extensive, intensive ou semi-intensive.
Quel que soit le type de toiture végétale, la pérennité de ce revêtement est fonction de différents paramètres que sont :
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La toiture végétalisée extensive
La toiture végétale extensive propose un choix relativement restreint de végétaux. En effet, peuvent être mis en terre des plantes grasses, des vivaces, des graminées, des arbustes ou encore des plantes qui couvrent le sol. Cette couche est relativement légère et peut prendre place sur tous types de supports.
Il faut savoir qu’elle existe en deux modèles, à savoir en monocouche, doté d’un substrat particulièrement drainant ou en multicouche, composé d’un système de drainage, d’un système de filtration et d’une strate de substrat.
La toiture végétalisée intensive
Cette variété de toiture verte est exclusivement réservée aux toits terrasses, c’est-à-dire aux toits plats. En effet, la pente du toit est généralement supérieure à 1° et inférieure à 4°.
Pour ce qui est de la compatibilité des végétaux, c’est relativement simple puisque toutes les variétés peuvent être plantées sur une toiture végétalisée intensive. Il est possible de comparer ce type de toit à un jardin traditionnel au sol. Il faut souligner que son installation n’est possible que sur une structure neuve car son poids très important nécessite un support parfaitement résistant.
La toiture végétalisée intensive est tout à fait praticable.
La toiture végétalisée semi-intensive
Dans cette version semi-intensive, la toiture se compose principalement de végétaux décoratifs et de diverses variétés. En effet, la compatibilité est possible avec de nombreuses espèces, ce qui offre un large choix. Elle est tout particulièrement adaptée à des surfaces plutôt petites et moyennes et se trouve principalement sur les habitations collectives. Il faut aussi souligner que son installation est préférable sur un toit dont la pente est supérieure à 15 °. Pour ce qui est du poids, il faut compter environ 350 kg par m².
Tableau récapitulatif des toitures vertes
Le tableau qui suit reprend les informations précédemment indiquées afin de pouvoir comparer plus facilement les 3 modèles de toitures végétales :
Spécificités | Toiture végétale extensive | Toiture végétale intensive | Toiture végétale semi-intensive | |
Support | Matériaux | bois, béton, bac acier | béton uniquement | bois, béton, bac acier |
Type de construction | neuve, rénovée | neuve | neuve, rénovée | |
Caractéristiques | Poids | 50 à 100 kg/m² | supérieur à 500 kg/m² | 350 kg/m² |
Compatibilité pente de toit | de 1 à 45 ° | 1 à 4 ° | moins de 15 ° | |
Epaisseur couche substrat | inférieure à 20 cm, généralement comprise entre 5 et 15 cm | 20 cm minimum, généralement autour de 30 cm | comprise entre 15 et 30 cm | |
Nature du substrat | terre | substrat léger | substrat léger | |
Type de végétaux | couvre sol ou rampant | compatibilité tous types de végétaux et également des arbustes voire des arbres | couvre sol, grimpant, plantes à fleurs, arbustes | |
Entretien | Arrosage | aucun | indispensable | préférable mais est fonction de la nature des végétaux et du climat |
Fréquence entretien | 1 à 2 fois par an | très régulier, identique à un celui d’un jardin | très limité |
La composition d’une toiture végétale
Un toit végétalisé peut se matérialiser sous différentes formes. Il est vrai que plusieurs types de compositions existent. Ces derniers se différencient les un des autres par le nombre de couches qui les constituent. De manière générale, une toiture végétalisée a une épaisseur qui est comprise entre 60 centimètres et un mètre.
Le toit végétal unicouche
Comme l’indique son nom, le toit unicouche est composé d’une unique strate. Cette dernière est particulièrement drainante et fait office de revêtement de toiture. A ce titre, elle prend place directement sur la structure du toit. Les végétaux prennent alors racines directement dans la couche composée du système de drainage.
Il faut savoir que malgré le fait que ce type d’installation est moins complexe à mettre en place et donc moins coûteux, des limites sont à prévoir. En effet, la seule et unique couche peut subir un phénomène de tassement mais aussi de saturation dû à la présence en trop grand nombre de racines. Cela entraîne alors une diminution des performances de drainage.
Le toit végétal bicouche
Cette version du toit végétalisé est constituée de deux couches. La première est une strate qui permet un drainage efficace. Elle peut se matérialiser sous différentes formes, à savoir :
- des nattes de drainage
- de la roche volcanique
- des billes d’argiles expansées
Par dessus, vient prendre place un tissu filtrant ou de la tourbe. Sur ce dispositif, une couche de substrat contenant les végétaux est alors installée. L’intérêt majeur du tissu ou de la tourbe est d’éviter au substrat minéral de glisser dans la couche drainante.
Le toit végétal tricouche
Dans cette dernière version de toiture verte, 3 couches sont présentes. Sont alors mises en place les strates composant le toit végétal bicouche, auxquelles est ajoutée une épaisseur supplémentaire. Cette dernière se trouve en réalité au sein de la couche drainante. Il s’agit en réalité d’un réservoir pour les eaux de pluie qui permet d’alimenter les végétaux composant la toiture. C’est un dispositif particulièrement intéressant, notamment en cas de période estivale relativement chaude.
Il faut savoir que c’est un système plus complexe à mettre en place, plus coûteux, plus lourd mais c’est également le toit végétal qui dispose des meilleures performances, notamment en termes d’efficacité ou encore de durabilité.
Il est important de souligner que le poids de ce type de revêtement étant conséquent, il est primordial que la structure sur laquelle il repose soit adéquate. Ainsi, la charpente pourra alors être en bois, en acier ou encore en béton.
En effet, le poids peut tripler si le réservoir d’eau pluviale se remplit. Ce dernier peut alors atteindre près de 500 kg/m². La structure porteuse doit impérativement disposer de la solidité nécessaire pour accueillir une telle charge.
Les variétés de végétaux pour un écotoit
Pour la mise en place d’un écotoit, de nombreuses espèces de plantes, fleurs, arbustes et arbres sont envisageables. Toutefois, cela est fonction de plusieurs critères que sont :
- la pente du toit
- la zone géographique, en lien avec le climat
- le substrat choisi
Dans tous les cas, le mieux est de favoriser les variétés locales de végétaux mais aussi des espèces plutôt résistantes.
Voici quelques idées d’espèces qu’il est possible d’envisager pour un toit végétal :
- les plantes dites “couvre sol” comme les joubarbes, les œillets ou encore les gypsophiles
- les graminées
- du gazon de prairie
- des plantes montagnardes
- des plantes vertes comme la corbeille d’argent, les ibéris ou encore les armoises
- des plantes à fleurs : géraniums, iris nains, centaurées, campanules et autres
- des plantes spécifiques pour les climats secs : ciboulette, thym, origan…
- des sedum de différents types : sexangulare, lydium, album
Les avantages des sédum sont nombreux. En effet, ils offrent une très bonne protection contre les UV, les variations de températures ou encore contre l’humidité. C’est également un parfait isolant.
Pose d’un toit végétal
Pour un projet d’installation de toit végétal, le mieux est de se faire accompagner par un bureau d’étude qui déterminera la faisabilité dudit projet via une étude spécifique. De plus, il s’assurera du respect des éventuelles restrictions du PLU. |
Une fois cette étude préalablement menée, il est possible de vérifier l’état du toit.
Une fois réalisée, le professionnel mettra en place un cadre sur le pourtour de la toiture. Cet élément permettra de retenir le substrat. Dès que ce cadre est créé, il faudra alors se pencher sur l’étanchéité de la toiture. Généralement, une membrane EPDM est mise en place et est directement fixée dans le cadre.
L’installation d’un système de drainage performant doit ensuite être prévue. Cela peut se faire à l’aide de pouzzolane ou encore d’argile expansé et permet de diriger les eaux pluviales vers les gouttières et autres systèmes de récupération des eaux.
Une fois la préparation du support terminée, il est possible de disposer la couche du substrat puis les végétaux.
Notez que, dans certains cas, un mécanisme d’irrigation peut également être envisagé.
Il existe aussi des kits de toiture végétale même si cela reste encore peu répandu. Ces derniers sont alors composés de divers éléments, à savoir d’une caissette anti-UV en polypropylène dotée d’une réserve d’eau, de substrat et de diverses variétés de sédum. Il s’agit généralement de caissettes faisant environ un mètre carré. Pour ce qui est de la pose, elle se fait sur une toiture plate, par un système d’emboîtement des divers éléments entre eux.
En termes de prix, pour un modèle de 60 x 30 cm, il faut compter environ 150 €.
Avantages et inconvénients d’un toit végétal
La liste des points forts d’un toit végétal est relativement longue. Les principaux avantages sont :
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L’installation d’un toit végétalisé dispose de quelques points faibles et contraintes :
Il est indispensable que la structure soit suffisamment solide pour accueillir une telle couverture qui est très lourde. La mise en place d’un tel revêtement mais également son entretien nécessite de passer obligatoirement par le savoir-faire d’un professionnel qui sont assez peu nombreux.
Si la période estivale est trop sèche, il peut être indispensable de mettre en place un système d’irrigation. Enfin, il faudra être particulièrement attentif à l’étanchéité de la toiture car les risques de fuite font partie des limites de ce type de toit. |
Entretien d’une toiture végétalisée
Comme toute toiture, un toit végétalisé nécessite un certain entretien pour assurer sa durabilité dans le temps. Cette opération vise également à contrôler que l’étanchéité de la toiture est en parfait état.
Il est possible de distinguer deux types d’entretien qui sont notamment fonction du développement du couvert végétal.
L’entretien sur une toiture végétale jeune
Dès lors que les plantes sont bien enracinées et le substrat stable, il est possible d’engager plusieurs actions d’entretien sur la toiture. Cette période est appelée période de confortement. Elle correspond en réalité aux mois qui suivent la mise en place des végétaux. Elle peut s’étaler de un à trois ans après les plantations.
Durant cette phase, l’entretien est incontournable. Il peut alors être question de désherber la toiture, de tailler les plantes ou arbustes qui en présentent le besoin, d’appliquer un fertilisant aux plantes, de nettoyer les systèmes d’évacuation, de retirer les éventuels déchets, d’arroser ou encore de remettre en place des végétaux pour compléter le couvert déjà existant.
L’entretien d’une toiture verte mature
Une fois que la couverture végétale est bien en place, c’est-à-dire lorsque le taux de couverture atteint au moins les 80 %, il sera possible de réaliser un entretien courant. Ainsi, il faudra procéder à une vérification de l’étanchéité, à un contrôle des systèmes d’évacuation des eaux, au désherbage de la toiture ou encore à la mise en place d’engrais.
Pour s’assurer de la pérennité de la toiture, le mieux est encore de souscrire un contrat d’entretien avec l’entreprise ayant réalisé la pose. De manière générale, pour un entretien de toit végétal, les prix oscillent entre 5 et 10 € par m² et par an. |
Questions fréquentes sur le toit végétal
- Le substrat est-il indispensable pour la toiture végétale ?
Effectivement, le substrat est un composant à part entière de la toiture végétale. De manière générale, le substrat le plus couramment employé est en réalité un mélange de compost et substrat minéral.Pour ce qui est de l’épaisseur, elle varie selon le type de toiture:
– 6 à 15 cm de substrat pour une toiture extensive
– 10 à 25 cm pour une toiture intensive ou semi-intensive
– plus de 30 cm pour les toitures composées de graminées - Comment disposer d’une parfaite étanchéité et drainage sur un toit végétalisé ?
Il est vrai que l’étanchéité et le drainage sur une toiture végétale sont des incontournables pour assurer une durée de vie optimale à la couverture mais aussi pour assurer de belles performances.Pour ce faire, pour ce qui est de l’étanchéité, différents types de membranes peuvent être installées afin d’éviter le phénomène de compression mais aussi la prolifération des racines.Il est alors question de membranes bitumineuses, de membranes EPDM ou PVC-P ou encore de membrane TPO ou FPO (en polyoléfine).Pour la couche de drainage, le polyéthylène gaufré est le plus souvent employé, sur lequel peut prendre place un film géotextile.