Le chaume, matériau totalement naturel car issu d’un végétal, est un type de revêtement qui permet d’obtenir une toiture particulièrement esthétique et traditionnelle dans certaines zones géographiques. Pour une bonne durabilité, il est fortement recommandé de faire entretenir régulièrement sa toiture en chaume. En termes de prix, il est plus important que celui d’une toiture classique car il nécessite une technique de pose particulière. Il faut compter entre 120 et 150 € par mètre carré.
Définition et caractéristiques techniques du chaume
Il faut savoir que l’utilisation du chaume est très ancienne et a peu à peu disparu au cours du 19ème siècle, pour faire place à des matériaux plus modernes, plus simples à poser.
Le chaume est un végétal, plus particulièrement une paille végétale. Il s’agit de la tige creuse des graminées.
Il existe plusieurs origines pour le chaume même si ce mot puise son étymologie dans la langue latine et provient du mot calamus, qui signifie roseau. Ce matériau peut donc être issu :
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Le chaume le plus couramment employé provient du seigle ou encore du roseau. Cette paille est séchée puis assemblée sous forme de bottes qui sont alors liées les unes aux autres.
Voici quelques caractéristiques techniques de ce matériau :
Caractéristique technique | Description |
épaisseur | environ 35 cm en partie haute de toiture
environ 30 cm en partie basse de toiture |
nombre de bottes | 3 bottes de 85 cm de long par mètre carré |
poids | 25 à 35 kg par m² |
pente | comprise entre 40 et 45° pour un bon écoulement des eaux pluviales |
Prix d’une toiture en chaume
Vouloir installer une toiture en chaume nécessite un certain budget, souvent plus conséquent que pour un matériau plus standard comme la tuile par exemple.
Prix liés à la toiture en chaume
Du prix du matériau, à la pose en passant par l’entretien, voici ce qu’il faut savoir à propos des tarifs en lien avec la toiture en chaume :
Poste de dépense | Prix |
prix en fourniture et pose | 120 à 150 € le m² |
remplacement complet d’une toiture en chaume | 150 à 220 € le m² |
faîtage toiture | 80 à 100 € le mètre linéaire |
entretien | 20 à 30 € le m² |
Il faut toutefois noter que la toiture en chaume ne nécessite pas d’installer des gouttières ni d’isolation intérieure, ce qui permet de faire de réelles économies.
Les facteurs
De nombreux critères doivent être étudiés pour établir le prix d’une toiture en chaume. Ainsi, la note finale sera fonction :
- de la superficie à couvrir
- des spécificités du chantier : accessibilité, pentes du toit, présence d’ouverture ou non…
- de l’épaisseur de chaume à installer
- du professionnel
- de la zone géographique
Comment se pose la chaume ?
Les techniques de pose d’une toiture en chaume
De manière générale, le chaume se pose du bas de la pente en remontant vers le faîtage. Le chaume se présente sous forme de bottes qui sont alors installées verticalement et attachées aux liteaux de la toiture. Il est dit que la botte est ligaturée. La botte suivante est alors placée à cheval sur la précédente, recouvrant ainsi la partie qualifiée de “ligature”. |
Il est possible de distinguer deux principaux types de construction pour la toiture en chaume, à savoir la construction fermée ou la toiture ouverte.
La toiture en chaume à vis
Aussi connue sous le nom de toiture avec construction fermée, la toiture à vis ou encore toiture vissée, dispose en réalité d’une base fermée. Ceci est rendu possible grâce au chaume qui est attaché sur une base, rendant alors l’entrée d’air, de poussière ou autres totalement impossible. L’étanchéité est parfaite. La base peut alors se matérialiser sous la forme d’une plaque de contreplaqué ou encore d’isolation.
Ce type de construction offre aussi une résistance optimale face aux éventuels incendies. De plus, l’isolation est améliorée en comparaison à un modèle de toiture ouverte.
La toiture ouverte traditionnelle
Il s’agit de la méthode qui était la plus couramment employée mais qui tend à être progressivement remplacée par la technique précédente. A contrario de la toiture à vis, la toiture ouverte laisse entrer les poussières comme les courants d’air. Dans cette configuration, une fine couche de chaume, n’excédant généralement pas les 3 cm est appliquée directement sur les lattes puis les bottes de chaume prennent ensuite place par dessus.
Les types de faîtage pour toiture en chaume
Le faîtage est la partie la plus haute de la toiture, c’est-à-dire celle qui fait la jonction entre les pans du toit. Il est indispensable que cette zone soit parfaitement étanche afin de protéger d’infiltration en tout genre.
Plusieurs options existent pour constituer le faîtage d’une toiture en chaume. Ainsi, il est possible de choisir :
- un faîtage recouvert de tuiles : des tuiles en argile orangées, rouges ou brunes peuvent être assemblées afin de former l’arête. A l’aide d’un mortier ciment chaux, il est possible de sceller ces tuiles entre elles. Une embarrure est placée entre la faîtière et le chaume.
- un faîtage en métal : le zinc, le cuivre ou l’aluminium sont les matériaux à privilégier. Les feuilles métalliques sont alors fixées au niveau de la barre de fixation du chaume la plus proche de l’arête, de part et d’autre de cette dernière.
- un faîtage maçonné : la jonction entre les pans de la toiture est réalisée en ciment. Au préalable, un feutre est mis en place entre le chaume et le ciment pour parfaire l’étanchéité.
- un faîtage végétal : le faîtage typique des chaumières est souvent constitué d’iris et de joubarbe. Une couche de terre est placée sur le fait, dans laquelle sont plantées ce type de fleurs. Les iris permettent d’absorber le surplus d’eau tandis que les joubarbes ont pour rôle de maintenir la terre en place.
- un faîtage en roseau ou paille : des bottes de chaume sont installées en sens inverse les unes par rapport aux autres afin de former un tout étanche qui sera ensuite placé sur le fait puis fixé sur la dernière barre de fixation.
Avantages et inconvénients d’une toiture en chaume
La toiture en chaume dispose de son lot de points forts mais aussi de défauts qu’il faut absolument maîtriser avant d’opter pour ce type de revêtement.
Avantages | Inconvénients |
matériau naturel, écologique et renouvelable
esthétique très bon isolant thermique et phonique : pas besoin d’isoler les combles aucune gouttière à installer matériau imputrescible, insensible aux insectes ou rongeurs le bruit de la pluie ou de la grêle est atténué par le chaume offre une bonne ventilation de la toiture matériau léger matériau totalement recyclable |
le prix
la technique de pose qui nécessite de faire obligatoirement appel à un professionnel, les chaumiers sont assez rares la durée de vie moins importante que des matériaux plus classiques entretien contraignant une pente minimale de 40 ° doit être observée pour une évacuation optimale des eaux de pluie incompatibilité avec certains PLU il est quasiment impossible de poser une fenêtre de toit dans un toit en chaume certaines assurances n’assurent pas ce type de toiture, vérifiez bien votre contrat |
Quel est l’entretien d’une toiture en chaume ?
Pour ce qui est de l’entretien de la toiture en chaume, il doit être correctement effectué et ce, de manière régulière et par un professionnel. Dans les sept à dix ans qui suivent la mise en place du chaume, l’entretien n’est pas indispensable. Cela est bien entendu fonction de l’état de la toiture. Passé ce délai, il est important de faire contrôler le toit. En effet, il faut savoir que le chaume est un matériau qui se dégrade au fil du temps. Il est parfois nécessaire de remplacer des couches de chaume.
Il est préconisé de réaliser un entretien complet tous les 3 à 5 ans environ. Si la présence de trous est constatée, ils seront rebouchés. De la même façon, si l’épaisseur a diminué, il faudra rajouter de la masse.
Il faut noter qu’il est recommandé d’éviter d’opter pour une toiture en chaume dans un environnement relativement boisé. En effet, l’ombre apportée par les arbres peut entraîner une durabilité du matériau moins importante.
Pour ce qui est du nettoyage à proprement parler de la toiture en chaume, il est indispensable de se référer à un artisan. En effet, les produits tels que les fongicides et autres qui permettent le démoussage notamment, ne doivent pas être appliqués n’importe comment sur ce matériau. Ils pourraient en effet avoir l’effet inverse que celui escompté, c’est-à-dire faire pourrir le chaume.
Généralement, un professionnel utilisera un taille haie pour retirer la couche abîmée avant de pulvériser un anti mousse adapté au chaume ou bien de réaliser le désherbage manuellement. En effet, le démoussage est souvent effectué à la main, avec des outils qui permettent de racler le chaume. Une fois cela effectué, le couvreur, à l’aide d’une batte, rebat le chaume afin de resserrer les brins entre eux et pour égaliser la toiture.
Notez aussi que l’utilisation d’un nettoyeur haute pression est à proscrire sur une chaumière.
Il est aussi possible d’envisager un repiquage du chaume, sur une partie de la toiture. Des trous, des différences de niveaux, des sillons formés par le passage des eaux pluviales ou autres sont autant de raisons qui peuvent vous pousser à réaliser une telle opération qui consiste alors à apporter de la matière nouvelle sur le toit. Le but étant de resserrer les brins et de retrouver une épaisseur suffisante pour assurer l’étanchéité et l’isolation de la toiture.
Dans le cadre d’une toiture assez abîmée, il est aussi possible d’opter pour un surfaçage afin d’éviter de faire une rénovation complète de la toiture. Cela consiste en réalité à démousser, remplacer toutes les attaches usées, resserrer le chaume puis mettre ensuite en place une sur-couverture par dessus l’existante. L’épaisseur de cette nouvelle couche reste toutefois moins importante que celle pour une toiture neuve.
Le mieux reste encore de souscrire un contrat d’entretien avec un couvreur chaumier. Ainsi, un passage annuel est effectué afin de faire un contrôle de l’état de la toiture et programmer les éventuels travaux à réaliser. |
Questions fréquentes sur la toiture en chaume
- A qui faire appel pour la mise en place d’une toiture en chaume ?
L’installation d’une toiture en chaume nécessite un savoir-faire particulier. Il est indispensable de passer par un professionnel pour en réaliser la pose. Ainsi, le couvreur auquel il vous faudra faire appel doit disposer d’une spécialisation dans ce domaine. Le mieux reste encore de se mettre en relation avec un chaumier dont le métier est entièrement consacré à la mise en place, la réparation ou encore la réfection de toits en chaume. - Combien de temps faut-il compter pour la pose d’une toiture en chaume de 250 m² ?
De manière générale, un professionnel aguerri est en mesure de mettre en place 5 m² de chaume par jour. Ainsi, pour une toiture de 250 m², il faudra compter 50 jours de travail si l’artisan travaille seul. - Le chaume est-il un matériau durable ?
Le chaume a une espérance de vie moindre par rapport à certains matériaux comme l’ardoise naturelle par exemple dont la durabilité est d’environ 100 ans. La durée de vie du chaume est estimée entre 30 et 50 ans. Toutefois, certains critères peuvent faire varier cette estimation. En effet, voici les critères qui influencent la durée de vie du matériau :
– le type de chaume
– la qualité de la pose
– la réalisation d’entretiens réguliers
– la pente de la toiture : plus elle est élevée, plus la durée de vie pourra l’être également car l’eau et la neige y stagnent moins longtemps
– les conditions météorologiques de la région, notamment l’exposition au vent ou encore la proximité de la mer - Le chaume est-il compatible avec la présence d’un insert à bois ou un poêle à pellets ?
Il est tout à fait possible de mettre en place un insert à bois ou un poêle à pellets. Le chaume n’est pas plus inflammable qu’un autre matériau. Il faut toutefois que la pose soit réalisée dans les règles de l’art ! Pour être compatible avec ce type d’équipement, il reste toutefois préconisé de mettre en place un conduit anti-chauffe notamment ou encore un extincteur de flammèches avec chapeau de cheminée. Il est aussi possible d’appliquer un traitement ignifuge sur toute la toiture ou simplement sur la zone autour du conduit. - Où est-il fréquent de rencontrer des chaumières ?
Les chaumières sont des constructions qui sont généralement spécifiques à certaines régions. En effet, il n’est pas possible de retrouver de telles architectures n’importe où en France. Les chaumières sont plutôt typiques de Normandie, de Bretagne, d’Alsace ou encore de Camargue.